Dans une vision holistique de la santé, pour avoir une bonne immunité, il faut bien digérer et bien dormir. Après ce rappel, voyons quels aliments nous donne Hildegarde pour lutter contre les infections hivernales en stimulant notre immunité, en nous aidant à combattre la fièvre ou à diminuer la toux.
Table des matières
ToggleLes aliments qui nous aident à lutter contre les agents infectieux
L’épeautre non hybridé est riche en thiocyanate, un antibiotique naturel
Pour bénéficier de toutes les vertus de l’épeautre, il est bon d’en consommer 3 fois par jour.
Rappel :
- Il contient un principe actif, le thiocyanate ou rhodamine, qui est :
- un facteur de croissance naturel des cellules, dont les cellules immunitaires,
- protecteur de la membrane,
- considéré comme un antibiotique naturel.
- Il est riche en minéraux dont le Zinc, qui contribue au fonctionnement normal du système immunitaire.
L’ail aide l’organisme à combattre toutes sortes d’infections
Selon Hildegarde, cru quand il est frais, cuit quand il est sec, l’ail a des vertus. Cependant, il faut en manger modérément.
L’ail a des vertus antibactériennes, antivirales et antiseptiques.
Il aide l’organisme à combattre les infections :
- ORL (otite, angine, rhume…),
- digestives (Helicobacter pylori, gastro-entérite virale, intoxication alimentaire…)
- dues aux virus de l’hiver (grippe, coronavirus,…)
- cutanées (mycose, coupure, verrue…).
Une étude(1) a aussi montré que la consommation d’un supplément d’ail permet d’améliorer le fonctionnement du système immunitaire en hiver et de réduire la gravité des symptômes du rhume et de la grippe.
Les courges « sont bonnes à manger pour les biens portants comme pour les malades. »
Elles sont riches en minéraux, en oligoéléments et en vitamines, et plus particulièrement en provitamine A ou béta-carotène et vitamine E et C qui contribuent au fonctionnement du système immunitaire.
Les graines de courge sont également une excellente source de zinc, essentiel pour les défenses immunitaires. Celle-ci possède des propriétés antibactériennes et antifongiques.
Le pyrèthre d’Afrique a une action contre la « pituite* » et « il écarte la pleurésie »
Le pyrèthre stimule l’immunité. Hildegarde écrit qu’il redonne « de la vigueur » à « l’Homme malade », qu’il « éloigne la maladie » et la repousse et « augmente la quantité de sang pur ». Le pyrèthre est efficace contre les bactéries, les champignons, les virus, les parasites. Il contient un principe actif, la pyréthrine, qui a des propriétés insecticides.
Hildegarde conseille d’en incorporer dans toutes sortes de plats salés. Il est ainsi facile à donner à toute la famille.
Conseil d’utilisation :
- Pour renforcer son immunité : 1 cuillère à café rase par jour pour les adultes (1/3 de c. à café rase pour les enfants)
- Lors d’une maladie infectieuse : jusqu’à 2 cuillères à café rases, accompagné d’une alimentation équilibrée. S’il n’y a pas d’amélioration au bout de 3,4 jours, il faut voir un médecin.
- Il faut diminuer les doses en cas de diarrhée.
- Pour un usage en comprimé, se référer aux recommandations du fabricant.
* La « pituite » désigne les sécrétions visqueuses produites par les muqueuses du nez ou des bronches lors d’un rhume ou d’une bronchite.
Le gingembre renforce quand on est « bien affaibli »
Selon Hildegarde, le gingembre n’est bon qu’en cas de faiblesse (l’hiver, le froid nous affaiblit) et toujours en association. Nous n’avons pas trouvé d’explication à ce conseil restrictif d’Hildegarde.
En revanche, la phytothérapie moderne nous dit que le gingembre a des propriétés tonifiantes et stimulantes. Il a une action antimicrobienne, antiseptique, anti-infectieuse et antibactérienne. Il soutient l’immunité en cas de grippe et de rhume. Il a aussi des propriétés antipyrétiques.
A retenir :
- Consommer le gingembre dans une boisson, plutôt à jeun, avec d’autres épices ou plantes médicinales ou aromatiques et « avec du pain ; on améliorera ainsi son état. »
- Dès que son état s’améliore, il faut arrêter d’en prendre « de peur d’en subir quelque dommage » : une trop forte consommation de gingembre peut entraîner des brûlures ou crampes de l’estomac et/ou de l’intestin.
- Le gingembre est déconseillé en cas d’obstruction des voies biliaires (calculs).
Thym serpolet et thym
Le serpolet (Thymus serpillum)
En raison de sa richesse en thymol, le serpolet est antiseptique et bactéricide. En tisane, il agit contre les infections respiratoires. Il a également une action expectorante et antitussive.
Sur les conseils d’Hildegarde, il faut «manger souvent du serpolet avec de la viande » afin qu’on puisse profiter, au mieux, de ses vertus. Il suffit d’ajouter une ou deux pointes de couteau de serpolet en poudre ou de froisser un bouquet sec au-dessus du plat en fin de cuisson.
Vous pouvez aussi préparer des tisanes de serpolet. Laissez infuser 2 cuillères à thé de feuilles et fleurs de serpolet dans 500 ml d’eau bouillante puis filtrez. Vous pouvez en boire une tasse chaque matin. Idéal pour un bien-être général et pour éviter les toux matinales.
Le thym (Thymus vulgaris)
Le thym vulgaire présente à peu près les mêmes vertus que son cousin le thym serpolet, mais il est plus puissant. C’est sûrement la raison pour laquelle Hildegarde conseille de ne jamais l’utiliser seul et de toujours l’accompagner « de bonnes herbes et des condiments ».
La sauge apaise « les humeurs nocives »
Hildegarde nous dit qu’elle est « bonne à manger, aussi bien crue que cuite.»
En effet, cette plante a une action bénéfique sur l’immunité, en raison de sa richesse en vitamine (A et C) et en oligo-éléments (cuivre, magnésium, manganèse, zinc, or, argent…). Par ailleurs, elle a des propriétés bactéricides, antifongiques et antivirales. Elle prévient ainsi les infections, surtout ORL et des voies respiratoires.
Les cynorrhodons sont riches en vitamine C.
Ils sont particulièrement riches en vitamine C – 10 à 100 fois plus que les agrumes ! La vitamine C est indiquée pour stimuler le système immunitaire.
Pour Hildegarde :
- Les personnes en bonne santé pourront les consommer crus ou cuits.
- Pour celui qui « souffre de l’estomac », il faut les manger cuits.
- Pour les personnes de faible constitution, il faut les manger crus et en petite quantité.
Les aliments qu’Hildegarde préconise plus spécifiquement en cas de fièvre
Mise en garde : La fièvre est une hyperthermie > 38,5°C. Si la fièvre ne diminue pas au bout de 3 jours ou si elle est au-dessus de 40°C, contactez votre médecin.
Le Citron « apaise la fièvre. »
Il faut savoir qu’Hildegarde, nous parle certainement du cédrat, ancêtre du citron. En effet, originaire d’Asie, le citronnier, fut introduit en Europe au XII siècle, sous forme de cédratier.
Cette propriété provient de sa haute teneur en vitamine C. La vitamine C est parfaitement conservée dans le milieu acide du citron, sous l’épaisse pelure. Elle est retrouvée intégralement dans le fruit plusieurs semaines après la récolte. Avec le jus d’un citron (environ 50 ml), on couvre pratiquement le tiers de l’apport quotidien conseillé en vitamine C. Pour profiter de la vitamine C, qui s’oxyde très rapidement, il est préférable de boire le jus du citron après ouverture ou de l’ajouter à une boisson chaude au dernier moment.
Le citron renferme des acides organiques qui en font l’un des meilleurs antiseptiques et bactéricides naturels. Grâce à eux, le citron apaise les maux de gorge et lutte contre la grippe, le rhume, la fièvre, l’infection urinaire et booste en plus le système immunitaire.
L’oignon « est bon, cuit, pour ceux qui ont (…) de la fièvre»
Selon Hildegarde, les oignons seraient également bénéfiques en cas de fièvre. L’effet « cocktail » de ses vertus et sa forte teneur en vitamine C expliquent son action fébrifuge.
Le Persil adoucit les fièvres « si elles ne sont pas trop fortes. »
Le persil est très riche en vitamine A et extrêmement riche en vitamine C (avec 200 mg/100 g). Hildegarde nous dit qu’il “adoucit les fièvres qui frappent l’homme”.
Les pois chiches sont à manger grillés, « si on a de la fièvre »
Selon Hildegarde, le pois chiche est un aliment qu’il faut manger grillé en cas de fièvre. Alors ne nous privons pas du plaisir de les déguster !
La cannelle fait disparaître « les humeurs mauvaises et en fait naître de bonnes »
La cannelle est antiseptique, antifongique et anti-infectieuse, elle participe à la lutte contre les infections de toutes sortes (intestinales, respiratoires, buccales, urinaires… mais aussi les rhumes et maux de gorge.) Elle aide aussi à faire baisser la fièvre, particulièrement lorsqu’elle est cuite dans du vin. Ses vertus antioxydantes augmenteraient d’ailleurs à la cuisson.
Le galanga est à utiliser « si quelqu’un souffre d’une fièvre ardente ».
Dès l’Antiquité, le galanga était présent sur les tables, mais aussi dans la « pharmacie » pour ses propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires et digestives.
Hildegarde le recommande spécifiquement en cas de fièvre. En effet, il a des propriétés antibactériennes, antiseptiques et antifongiques. Cuit dans du vin, il est encore plus efficace. (Mettre 1 c à café rase de galanga dans 250ml de vin rouge et laisser bouillir 3 min)
La menthe pouliot est « bonnes contre la fièvre »
Hildegarde mentionne que c’est une plante efficace contre la fièvre, ce qui est confirmé en phytothérapie.
Les menthes sont faciles à reconnaître grâce à leur odeur caractéristique, mais difficile à distinguer les unes des autres. La menthe pouliot se différencie facilement en raison des caractéristiques botaniques (port étiré, moins velue et parfois grisâtre) qui lui sont propres.
On peut préparer une tisane de menthe pouliot, en cas de fièvre, le matin, avec 2 g de menthe pouliot dans une tasse d’eau bouillante.
On peut aussi consommer les feuilles fraîches ou sèches en les ajoutant aux plats.
Selon Hildegarde, on peut même fabriquer un sel additionné de menthe pouliot que l’on ajoute à la cuisson des viandes.
Aliments qu’Hildegarde nous conseille en cas de toux
Les amandes « donnent force au poumon ».
Hildegarde conseille de manger des amandes pour renforcer les poumons malades.
Le lait de chèvre
Hildegarde nous dit tout simplement : “Si on souffre des poumons, il faut boire souvent du lait de chèvre.”
L’hysope pour celui qui a le poumon oppressé
L’hysope est encore plus efficace lorsqu’elle est cuite « avec les viandes ou de la graisse » et particulièrement avec le poulet. Elle écrit que celui qui mange ainsi de l’hysope, verra alors que « son état s’améliorera»
En conclusion
Il existe beaucoup de remèdes d’Hildegarde pour lutter contre les infections hivernales ou contre la toux comme la poudre de pélargonium ou poudre anti-grippe, les biscuits de la joie, le vin de marrube, l’huile à l’absinthe, le vin de psyllium… Mais cela fera l’objet d’un autre article.
- Meri P. Nantz, Cheryl A. Rowe, Catherine E. Muller et al. Supplementation with aged garlic extract improves both NK and γδ-T cell function and reduces the severity of cold and flu symptoms: A randomized, double-blind, placebo-controlled nutrition intervention. Clinical Nutrition. 12 December 2011.